Le pouvoir des fleurs – édition 2025

Solène a rejoint l’équipe d’e-graine Nouvelle-Aquitaine pour uns tage de 3 mois et demi, en appui des chargées de projet éducatif. Ensemble, elles ont préparer les projets éducatifs, créé de nouveaux outils et co-animé les actions sur le terrain. A l’occasion du Pouvoir des Fleurs, Solène a pu participer à l’organisation d’un événement de sensibilisation sur la consommation de fleurs à l’occasion de la Saint Valentin. Elle raconte !

Le pouvoir des Fleurs, c’est quoi ?

Au-delà d’être le titre d’une chanson de Laurent Voulzy, c’est un événement haut en couleur porté par l’ensemble du mouvement e-graine. Tout comme la chanson, il est porteur d’un message lié aux enjeux de transitions écologique et sociale, mais aussi porteur d’espoir, celui qu’un avenir meilleur est possible.

Le Pouvoir des Fleurs est un temps fort annuel de mobilisation citoyenne, mis en œuvre par les associations e-graine de plusieurs régions. Il fait partie des quatre temps forts annuels de mobilisation portés par le mouvement e-graine à l’échelle nationale. L’objectif de ces temps fort est d’accompagner des bénévoles à sensibiliser les citoyen·nes aux impacts sociaux, économiques et environnementaux de nos modes vies. Le pouvoir des fleurs sensibilise, comme son nom l’indique, à la consommation autour de la St Valentin.

Cette année pour e-graine Nouvelle-Aquitaine (EGNA), le Pouvoir des Fleurs s’est déroulé en trois temps : un atelier d’éducation à la consommation responsable, un atelier de confection de fleurs, et pour finir bien sûr : la traditionnelle déambulation !

Étape 1 : un atelier d’éducation à la consommation responsable

Pour cet atelier de sensibilisation, nous nous sommes retouvé·es avec les bénévoles le temps d’une soirée au Petit Grain, bar associatif de Bordeaux. L’objectif était de prendre conscience des impacts sociaux, économiques et environnementaux de nos consommations autour de la St Valentin. On pense souvent en premier lieu à la consommation de fleurs, notamment des roses, et c’est vrai, mais il y a également la consommation de chocolat et d’or qui vont souvent de paire avec cette occasion, et qui pose également question.

Laissez-moi vous partager quelques informations qui ont retenu mon attention :

• L’industrie du bijou représente 80% de la consommation d’or dans le monde. Pour extraire seulement 20g d’or, il faut utiliser 50 000 litres d’eau, 150 litres d’essence, 18kg d’oxyde de soufre, avec une émission 415kg de CO2. De nombreuses mines d’or illégales voient le jour, ne respectant pas l’environnement ni les conditions de travail.
• Côté chocolat, 1kg de fève de cacao nécessite environ 20 000 L d’eau pour sa production. Les cultivateur·rices de cacao gagnent moins d’un dollar par jour. De plus, entre 1 et 2 millions d’enfants travaillent dans les cultures de cacao. Les pesticides utilisés sont un danger pour la santé de celles et ceux qui travaillent sur les exploitations et pour les populations qui vivent à proximité.
• Concernant les fleurs, 85 % des fleurs achetées en France sont importées. La majorité viennent des Pays-Bas, Kenya, Equateur ou même Ethiopie. Notre consommation en fleurs a donc des impacts néfastes sur l’environnement, avec une pollution liée à leur production et leur transport. La santé des horticulteur·rices n’est pas non plus épargnée puisqu’ils sont exposé·es à des produits phytosanitaires dangereux contre lesquels il·elles ne sont pas protégé·es. Leur travail est très précaire : à savoir que sur une rose vendue à 1,50€ en France, un·e salarié·e kenyan·e reçoit 0,03 centimes soit 2% du prix de vente final.

Grâce à ce premier temps, nous avons pu prendre conscience de la réalités des enjeux autour de la célébration de la St Valentin, de manière ludique grâce à des petits jeux. L’idée n’était pas de nous culpabiliser en tant que consommateur·ice mais plutôt de nous sensibiliser et surtout de mettre en avant les différentes alternatives existantes.

Étape 2 : la confection de fleurs durables

Ensuite, nous sommes passé·es à l’action ! Avec le groupe de bénévoles motivé·es, armé·es de pistolets à colle, nous nous sommes lancé·es dans la confection de fleurs alternatives. A base de toiles de jute de récup’ et de pics à brochette.

L’origami était aussi de la partie, avec de superbes roses en papier (de récup’ évidemment). On a aussi fait quelques tests de coloration avec des bombes de peinture. Ce temps de création manuelle a démontré par la pratique qu’avec peu de chose on était capable de réaliser/mettre en place nous même une alternative. J’ai trouvé ce moment créatif mobilisateur, attisant un peu plus ma hâte de déambuler.

Notre objectif : offrir une fleur durable à chaque personne rencontrée lors de la déambulation.

Étape 3 : la déambulation dans les ruelles pavées de Bordeaux

Enfin, la soirée du 13 février, veille de la St Valentin, l’ultime temps de mobilisation : la tant attendue déambulation. 

Rendez-vous dans nos bureaux, à la Maison de la Nature et l’Environnement, pour se vêtir aux couleurs des fleurs et se couvrir d’un maximum de paillettes. Lauryne, référente mobilisation, s’est occupée de nous expliquer comment amorcer la discussion avec les passant·es (posture, discours), et nous à remis à chacun·e un kit pédagogique composé de calendrier des fleurs par saison, de cartes quizz et de petits coupons “cadeau alternatif” à distribuer. Une fois les équipes briefé·es, nous nous sommes joyeusement dirigé·es vers la place de la Bourse, notre point de départ pour déambuler dans les rues de Bordeaux. 

Par binômes, nous avons parcouru les rues, sillonné les places, pour aller à la rencontre des passant·es et discuter avec eux·elles des consommations autour de la St Valentin, des conséquences sociales et environnementales, et surtout leur parler des alternatives existantes.

Les alternatives possibles

Que ce soit pour les fleurs, pour le chocolat ou pour les bijoux en or, il existe des labels, que l’on peut privilégier. 

• Par exemple, il existe des mines d’or certifiées attestant la provenance d’or produit par des mines artisanales et à petite échelle, répondant aux principaux standards mondiaux en matière de pratiques responsables. Pour les bijoux, on peut aussi opter pour de l’acier inoxydable : l’inox est recyclable et recyclé. 
• Pour le chocolat, des labels permettent d’assurer que le chocolat acheté respecte les critères du commerce équitable et/ou de l’agriculture biologique. 
• Également pour les fleurs, des labels contribuent à valoriser les pratiques durables et éthiques dans l’industrie florale, offrant une garantie de qualité et de responsabilité environnementale. Pour les fleurs, comme pour les fruits et les légumes, il existe une saisonnalité. Il est donc possible d’offrir des fleurs françaises et de saison à la St Valentin. On peut aussi confectionner ses propres fleurs. 
• Et enfin, un cadeau n’est pas nécessairement obligé d’être matériel : offrir son aide, son temps, à quelqu’un peut être un très joli cadeau.

L’événement du pouvoir des fleurs permet de nous questionner sur les impacts de notre consommation et de s’interroger notre responsabilité individuelle et collective en tant que consommateur·rice, tout en valorisant les alternatives existantes, des moyens concrets d’action. J’ai beaucoup aimé participer à ces temps, qui sont conviviaux et festifs, et surtout re-mobilisateur, encourageant notre pouvoir d’agir.

Le pouvoir des fleurs, c’est tous les ans !

Rejoignez-nous pour participer aux actions de mobilisation citoyenne.